Roland Jean Fichet
2019-10-18T23:22:51+02:00
Roland Fichet
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Dotclear
Aux Éditions Théâtrales
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2015-01-21T09:42:00+01:00
2019-10-13T12:18:38+02:00
web-P
À la une
<p><img alt="Couverture du livre « Qu'elle ne meure » de Roland Fichet, Éditions Théâtrales, janvier 2015" class="media" id="ombrage" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/../blog-rf/all-blogs/public/images/accueil/couv-qnm-220.jpg" title="Couverture du livre « Qu'elle ne meure » de Roland Fichet, Éditions Théâtrales, janvier 2015" /></p>
<p>Début janvier 2015, les Éditions Théâtrales ont publié : « <a href="http://www.editionstheatrales.fr/livres/quelle-ne-meure-1199.html" hreflang="fr" title="« Qu'elle ne meure » sur le site web des Éditions Théâtrales">Qu'elle ne meure</a> » de Roland Fichet. Cette pièce est créée au Théâtre National de Bretagne du 5 au 9 mai 2015 dans une mise en scène de Gildas Milin.</p>
<p>Auparavant, en octobre 2014, un autre livre de Roland Fichet avait été publié par les Éditions théâtrales : « <a href="http://www.editionstheatrales.fr/livres/variations-sur-la-frontiere-sexuelle-1183.html" hreflang="fr" title="« Variations sur la frontière sexuelle » sur le site web des Éditions Théâtrales">Variations sur la frontière sexuelle</a> ».</p>
<p><br />
<img alt="Couverture du livre « Variations sur la frontière sexuelle » de Roland Fichet, Éditions Théâtrales, octobre 2014" class="media" id="ombrage" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/accueil/couv-variations-220.jpg" title="Couverture du livre « Variations sur la frontière sexuelle » de Roland Fichet, Éditions Théâtrales, octobre 2014" /></p>
LAMA janvier 2015
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2015-01-17T09:38:00+01:00
2015-01-22T10:45:07+01:00
Roland Fichet
<p>Le Lama de janvier 2015 sera centré sur: Une ville à écrire. Comment travailler dans cette direction en 2015 et 2016?<br />Charlie sera présent dans nos échanges. À quoi nous invite Charlie?</p>
À paraître en novembre 2014 aux Éditions Théâtrales
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2014-07-18T17:23:00+02:00
2014-09-30T09:57:27+02:00
web-P
À la une
<p><img id="ombrage" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.couv_variations-700_m.jpg" alt="Couverture de « Variations sur la frontière sexuelle » de Roland Fichet, à paraître aux Éditions Théâtrales en novembre 2014" title="Couverture de « Variations sur la frontière sexuelle » de Roland Fichet, à paraître aux Éditions Théâtrales en novembre 2014" /></p>
<p>« Variations sur la frontière sexuelle » est le titre du nouveau livre de Roland Jean Fichet qui sera publié en novembre 2014 par les Éditions Théâtrales. Il comprend 7 pièces : « Je te veux », « Voix au bord du fleuve Congo », « Devant la mort je bande », « Ne t’endors pas », « D’où ? », « File d’attente », « Le Goût du sexe »</p>
Conversations sur le monde rural
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2014-05-05T15:25:00+02:00
2014-07-18T16:24:27+02:00
Roland Fichet
À la une
<p><img id="ombrage" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.photo_m.jpg" alt="©RF" title="©RF" /></p>
<p><strong>Du 13 au 16 mai 2014, de 17h30 à 19h30, à La Passerelle scène nationale de Saint-Brieuc. L’entrée aux Conversations est libre et gratuite.</strong></p>
<p>« <em>L’investissement culturel est extrêmement rentable et pertinent partout mais en particulier dans les zones rurales et dans les zones les plus déshéritées. La culture est le moyen de rétablir une certaine égalité entre les territoires. </em>» Aurélie Filippetti – France Culture – Samedi 5 avril 2014.<br /><br />Les Conversations du 13 au 16 mai à La Passerelle de Saint-Brieuc sont des fenêtres ouvertes sur les initiatives culturelles, poétiques, artistiques. La culture et les pratiques artistiques libèrent de la vie, de l’imagination, de la force. Elles nourrissent les petites et grandes communautés humaines : les communes, les entreprises, les cafés, les associations, les lieux de rencontre, les groupes poltiques...<br /><br />Du mardi 13 mai au vendredi 16 mai 2014 auront lieu les premières représentations de « Paysage Intérieur Brut » de Marie Dilasser. Dans la pièce de Marie Dilasser, Bernadette, femme ultra-sensible, bouleversée, capte les secousses que subit le monde dans lequel elle vit.<br /><br />Chaque jour, de 17h30 à 19h30, avant la représentation de « Paysage Intérieur Brut », vous êtes invités à participer à une Conversation sur l'un des thèmes soulevés par la pièce de Marie Dilasser.<br /><br /><strong><br />PROGRAMME DES QUATRE CONVERSATIONS</strong><br /><br />- Mardi 13 mai 2014 à 17h30. <strong>Les cafés « multiples ruraux »</strong>. Leur rapport à la vie locale, au vivre-ensemble, à la culture. Les nouvelles formes culturelles en milieu rural, les initiatives, les lieux.<br /><br />- Mercredi 14 mai 2014 à 17h30. <strong>Les auteurs dramatiques et la mise en fiction du réel</strong>. Pierre Rosanvallon vient de lancer le « Parlement des Invisibles ». Il veut raconter la vie, donner la parole aux Français qui ont le sentiment d'être oubliés, incompris, de ne pas être écoutés ni pris en compte. En quoi ce « parlement des invisibles » interroge-t-il les écrivains ?<br /><br />- Jeudi 15 mai <strong>ET</strong> vendredi 16 mai 2014 à 17h30. <strong>Monde rural, politique et culture</strong>. Le monde rural est un chantier politique. Tout bouge dans le milieu rural : le monde agricole, les entreprises, les organisation syndicales, les structures et les opinions politiques, les formes de vie, les pratiques culturelles, sociales, associatives, coopératives...<br />La culture ne se contente pas d'accompagner ce mouvement vital, elle est le levain dans la pâte. La culture est un moteur de la nouvelle ruralité. Elle nourrit une nouvelle vision des rapports humains, de l’environnement, de l’écosystème rural. Elle est au cœur des enjeux qui mobilisent les habitants.</p>
<p>Les communes, les petites villes, la campagne sont peuplées de figures qui donnent à ce monde sa puissance et sa beauté. Les maires et les équipes municipales sont des acteurs remarquables de ce monde. Ils animent et pilotent le quotidien de la commune et son développement. Nous tenons particulièrement à leur présence et à leur témoignage. Nous invitons ces acteurs, ces figures à venir partager leurs visions, leurs expériences, leurs initiatives, leurs utopies.</p>
<p><a href="http://www.follepensee.com">[+] En savoir plus sur "Paysage Intérieur Brut"...</a></p>
Nadine Berland
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2014-04-28T11:11:00+02:00
2014-07-11T15:37:03+02:00
Roland Fichet
. portraits
<p>Nadine Berland est dense. Elle est dense sur scène, elle est dense dans la vie. On l’aime. On l’admire. Elle fait partie des actrices que nous avons besoin de retrouver régulièrement. Pour le plaisir de travailler de nouveau ensemble oui mais encore plus pour le plaisir de chercher. Nadine aime chercher. Et elle arrive sur un plateau de théâtre avec les outils d’une chercheuse expérimentée, subtile. Depuis 1993, Nadine Berland a joué dans nombre de spectacles du Théâtre de Folle Pensée. Elle a joué en particulier dans les spectacles mis en scène par Annie Lucas : <strong>La prière des vaches</strong>, <strong>l’Africaine</strong> et plusieurs pièces des <strong>Récits de Naissances.
</strong>
</p>
<p><a href="http://www.follepensee.com/nuage/lama/pib/index.php?">[+] En savoir plus sur "Paysage Intérieur Brut"...</a></p>
Christophe Cagnolari
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2014-04-22T13:31:00+02:00
2014-05-06T10:28:24+02:00
Roland Fichet
Chroniques
<p>Pour entrer dans le royaume de Christophe Cagnolari il faut chercher dans Paris la rue des Prairies. La première fois que j’ai mis les pieds dans la maison de ce saxophoniste-compositeur-chef d’orchestre-metteur en scène, une vingtaine de musiciens magnétisés par le bonhomme se renvoyaient la balle musicale. Une soirée entre amis chez Cagnolari, rue des Prairies. Quelques mois plus tard alors que cet artiste aux aguets passait par Saint-Brieuc, je lui ai tendu Paysage intérieur brut de Marie Dilasser. Marie venait de m’envoyer la pièce. Christophe Cagnolari a lu Paysage intérieur brut dans la soirée et dès le lendemain m’a dit : « J’aimerais mettre en scène ce texte. » L’idée m’a séduit. Entre l’univers de Marie et celui de Christophe, il y a des résonances mais aussi un bel écart. Ce qui m’a paru potentiellement fécond.
</p>
<p>Et surtout, l’un et l’autre ont une musique intérieure qui me touche. L’un et l’autre interrogent sans cesse leur forme de présence au monde. <br />
Ils sont concentrés.<br />
Ils s’entendent.</p>
<p><a href="http://www.follepensee.com/nuage/lama/pib/index.php?">[+] En savoir plus sur "Paysage Intérieur Brut"...</a></p>
Le bœuf suit les vaches
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2014-04-17T09:13:00+02:00
2014-07-08T12:31:46+02:00
Roland Fichet
Journal
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/face-masse-fond-vert-700_m.jpg" alt="© Théâtre de Folle Pensée" title="© Théâtre de Folle Pensée" id="ombrage" /></p>
<p><strong>Paysage intérieur brut</strong> de Marie Dilasser. D’emblée émotion. Je suis chez moi. Dès la première page je suis plongé dans le paysage de mon enfance : la Bretagne intérieure brute. Marie Dilasser ne me laisse pas le choix, elle me précipite dans le bocage. « Vous êtes quelque part dans le Centre Bretagne… Vous êtes dans l’infini du Centre Bretagne et vous vous apprêtez à vous rendre chez nous. » Et la diablesse insinue que ce monde d’arbres, de taillis, de troupeaux est peut-être pour toujours logé en moi. « Sous votre peau, les arbres oscillent joyeusement… Vous sentez leurs racines s’agripper à vos nerfs. » La Bernadette de Marie Dilasser est un membre de ma famille. C’est une cousine de <strong>Suzanne</strong>, l’héroïne de ma pièce du même nom. Ses sœurs circulent à leur aise dans <strong>La Prière des vaches</strong> et dans les <strong>Petites comédies rurales</strong>.</p>
<p><strong>Suzanne, La Prière des vaches</strong> et les <strong>Petites comédies rurales</strong> ont été créées sur les scènes de la Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc. Le 13 mai, après les vaches, un gros bœuf charolais fera son apparition sur les planches du théâtre de Saint-Brieuc.</p>
<p><a href="http://www.follepensee.com/nuage/lama/pib/index.php?">[+] En savoir plus sur "Paysage Intérieur Brut"...</a></p>
Marie Dilasser Paysage intérieur brut
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2014-04-10T11:50:00+02:00
2014-07-11T15:48:05+02:00
Roland Fichet
. spectacles/pièces
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.quatre-boeufs-933_m.jpg" alt="quatre-boeufs-933.jpg" id="ombrage" /></p>
<p>Il y a dans les Côtes d'Armor une jeune femme auteure dramatique qui tient un café-épicerie dans une petite commune.</p>
<p>Il y a en Bretagne une auteure dramatique qui a écrit une pièce qui affiche fièrement son titre en breton. Et plus étonnant encore, <strong>Me zo gwin ha te zo dour</strong> — c'est le titre de la pièce en question — a été mise en scène dans un théâtre de Lyon réputé et éditée par une maison d'édition de théâtre de belle renommée.<br />Il y a en Bretagne une auteure de grand talent chez qui vous pouvez aller boire une bière ou un café et parler du bruit que fait le monde entendu de Saint-Gelven.</p>
<p>Marie Dilasser est une figure du théâtre contemporain. Une figure intense et discrète. Elle se montre rarement. Il faut prendre les routes vicinales pour entrer dans cette campagne malmenée dont elle dévoile les visages tremblants, pour entrer dans son monde.</p>
<p>Dans <strong>Paysage intérieur brut</strong>, sa dernière pièce, Marie Dilasser plus que jamais fait entendre sa voix rauque et saisissante. Plus que jamais elle donne corps et âme à des personnages qu'elle fait jaillir de l'ombre où nous les refoulons. Et oui, ils jaillissent. Comme des diables. Cette auteure si pudique, la plume à la main, fait preuve de grande audace. L'histoire qu'elle nous conte dans Paysage intérieur brut se souvient de la vieille intimité des bretons avec le surréel. Les Bretons et les Surréalistes se sont toujours échangés des secrets, Marie Dilasser le sait. Marie Dilasser sait des secrets.</p>
<p><a href="http://www.follepensee.com/nuage/lama/pib/index.php?">[+] En savoir plus sur "Paysage Intérieur Brut"...</a></p>
Celui qui donne confiance
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2014-02-07T14:04:00+01:00
2014-07-08T12:32:27+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.142-alexandre-koutchevsky-1-a_-samuel-f_m.jpg" alt="Alexandre Koutchevsky © Samuel Fichet" title="Alexandre Koutchevsky © Samuel Fichet" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Alexandre Koutchevsky, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>En 2001, à Saint-Denis, dans un café en face du Théâtre Gérard
Philipe, nous discutons affaires avec Roland Fichet. Je commence ma
thèse sur les formes théâtrales brèves et depuis quelques mois je suis
de près les répétitions des <em>Naissances.</em></p>
<p>Depuis deux ans, grâce à Roland, je découvre une compagnie de
création contemporaine centrée sur l'écriture, le Théâtre de Folle
Pensée. Étudiant en Lettres, je découvre cette sensation si particulière
: le théâtre fait vibrer la littérature et tous deux, entrant en
résonance, font vibrer l'existence, rendent <span style="line-height: 1.6em;">la vie plus forte et plus belle, je ne peux dire plus simple.</span></p>
<p>Nous discutons affaires donc. Je dis à Roland que j'ai besoin de
gagner ma vie pour mener ma thèse à son terme. Cette thèse sur les
formes théâtrales brèves va parler évidemment de ce que j'ai vu dans les
<em>Naissances, </em>mais pas que.</p>
<p>À cette époque, Folle pensée souhaite réaliser un bilan des <em>Naissances, </em>une analyse de cette aventure de théâtre de 10 ans. Je suis partant. Ça s'appelle « dramaturge ». Roland me dit : <em>« on peut te faire un mi-temps de dramaturge à Folle Pensée. C'est ok ? C'est ok je dis »</em>,
c'est parfait, mi-temps thèse, mi-temps Folle Pensée, avec recoupements
incessants entres ces deux mondes. Ce sera ma vie pendant sept ans.</p>
<p>Ce que je n'avais pas prévu, c'est que Roland, que nous avions
rencontré à l'université en atelier d'écriture en 1999, allait prendre
très au sérieux le fait que nous étions de jeunes auteurs jouant leurs
textes dans les rues de Rennes ou dans les salles de théâtre de la fac.
Des jeunes auteurs, il en avait rencontrés d'autres, à Paris, à
Bordeaux, au Cameroun, au Congo… Alors un jour que nous étions à
Saint-Brieuc, Roland nous dit : <em>« je crée un groupe d'auteurs, je
vous commande des pièces, vous les mettez en scène, on crée tout ça à la
scène nationale de Saint-Brieuc, et ça s'appelle </em>Pièces d'identités. »
Je me rappelle être resté légèrement interdit. Certes j'écrivais, mais
je pensais que Roland me voyait plutôt du côté de ceux qui étudient la
littérature des autres, je n'avais jamais supposé que quelqu'un puisse
un jour me demander de sauter la barrière. Ce passage-là, cette
confiance-là, ce risque-là : voilà une attitude que je n'oublierai
jamais.</p>
<p>Il y a quelques mois, en juin 2013, je me suis à nouveau retrouvé
dans ce café, en face du Théâtre Gérard Philipe. Mais cette fois-ci,
douze ans plus tard donc, j'étais entouré de toute l'équipe de création
du CDN de Thionville pour ma pièce <em>Les Morts qui touchent</em>. Alors j'ai pensé à Roland, à Folle Pensée. Reconnaissance.</p>
<p> </p>
<p><strong>L'effet style</strong></p>
<p>Au cœur de l'aventure théâtrale avec Roland Fichet, il y a le
laboratoire littéraire. Pour moi, pour nous, les auteurs des différents
groupes Folle Pensée (<em>Pièces d'identités</em> et <em>Lama</em>), le cœur de l'affaire c'est bien ça : une question de style, de formes, de matériaux, de sens.</p>
<p>Dans ma thèse j'étudie les mécaniques d'écriture brève, j'y croise de
nombreux auteurs mais plus particulièrement : Jean-Marie Piemme,
Philippe Minyana, Noëlle Renaude, et Roland Fichet. Ceux-là s'y
entendent pour écrire bref. Chacun à leur manière.</p>
<p>L'époque de la thèse est celle où j'écris mes premiers textes joués
en public, celle où nous fondons Lumière d'août à Rennes, avec cinq
autres auteurs issus de l'université et des <em>Pièces d'identités</em>.
Il n'est pas étonnant dès lors que je sois influencé par le style des
auteurs que j'étudie, et en premier lieu, celui de Roland. Puisque j'ai
un auteur sous la main, analysons ses textes, discutons, me dis-je
pendant sept ans. Mon attrait pour les formes brèves m'a très vite
poussé à entrer dans la mécanique des phrases, l'analyse technique de
création du sens et de l'émotion à l'échelle des mots.</p>
<p>Cette jubilation à saisir la mécanique ne m'a jamais quitté.</p>
<p>Dans l'écriture de Roland Fichet, l'effet boomerang et l'ellipse
pudique m'ont très vite impressionné. L'effet boomerang, nommé ainsi par
Roland, pourrait aussi s'appeler l'effet Cyrano, car à la fin de
l'envoi, il touche. Qu'est-ce à dire ? L'effet boomerang consiste à
retenir l'impact émotionnel et signifiant jusqu'au dernier moment,
jusqu'à l'extrémité de la phrase (ou du texte, s'il est très court).
Chez Roland Fichet, la musicalité du texte nous entraîne dans sa propre
logique (1), nous éloignant ou nous rapprochant ponctuellement du sens
véhiculé par les mots, pour mieux le faire resurgir au moment de porter
l’estocade. L'événement final, bien qu’inattendu, impose son évidence.
En jouant sur les sons, le rythme, le sens a plus de chance de passer
avec l’effet boomerang. La percussion sera d'autant plus forte qu'on ne
l'a pas vue venir.</p>
<p>On trouve ces effets largement utilisés dans les <em>Micropièces</em> ou les <em>Petites comédies rurales</em>
(2).Mais au delà de ces formats courts, chez Roland Fichet il s'agit
plus globalement d'une marque stylistique à l’œuvre à l'échelle de la
phrase.</p>
<p>L'ellipse pudique consiste à laisser venir l'émotion la plus
poignante sans la nommer directement, en ménageant sa place dans
l'interstice des autres mots. Sa maxime pourrait être : Écris
l'environnement propice à l'émotion et fais confiance au silence, au
non-dit, pour trouver l'impact maximal. L'ellipse pudique est une
science du toucher, de sa qualité d'impact, de l'endroit où ça touche.
Pour moi, <em>Yeux </em>(3), représente une forme d'aboutissement simple et redoutablement émouvante de cette technique :</p>
<p>Je suis l'enfant qui a donné ses yeux à un petit Américain.</p>
<p>On ne m'a pas demandé mon avis.</p>
<p>Je ne suis pas très beau, excusez-moi.</p>
<p> </p>
<p>Je peux dire aujourd'hui que cette façon de faire n'a jamais cessé de m'accompagner. <em>Les Morts qui touchent </em>(4),
récemment créés par Jean Boillot, est écrit avec cette obsession de
recherche de justesse dans l'impact. Bien sûr, au fil des ans, j'ai
construit ma propre manière, j'ai choisi parmi les outils que j'avais
repérés, j'ai construit les miens, j'ai forgé mon style, mon approche
des mots, mon rapport spécifique à la distillation du sens et de
l'émotion dans la phrase, dans le texte. Mais je sais que c'est au cours
de mes années à Folle Pensée, dans la fréquentation concrète, pratique
et quasi-quotidienne des questions littéraires et théâtrales, que je me
suis forgé une bonne part de mes outils d'aujourd'hui.</p>
<p> </p>
<p>1.<em> « Le plaisir du texte, c’est ce moment où mon corps va suivre
ses propres idées — car mon corps n’a pas les mêmes idées que moi. »</em> Roland Barthes, <em>Le plaisir du texte, </em>Éditions du Seuil, 1973.</p>
<p>2. <em>Micropièces</em>, Théâtrales, 2006. <em>Petites comédies rurales</em>, Théâtrales, 1998.</p>
<p>3. <em>Yeux</em>, de Roland Fichet, fait partie des <em>Micropièces</em>.</p>
<p>4. L'Entretemps éditions, 2011.</p>
Folle Pensée : une île de la réunion
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2014-02-07T14:01:00+01:00
2014-07-08T13:41:59+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.142-damien-gabriac-2-a_-samuel-f_m.jpg" alt="Damien Gabriac © Samuel Fichet" title="Damien Gabriac © Samuel Fichet" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Damien Gabriac, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>J’ai commencé mon aventure avec la compagnie Folle Pensée comme
spectateur. C’était en 2003, je venais de rentrer à l’école du TNB
dirigée par Stanislas Nordey, et nous assistions avec toute notre
promotion (spectacle obligatoire) à l’aventure des <em>Pièces d’identités</em>.
Une série de pièces plus ou moins longues, jouées du matin au soir,
avec des textes, des acteurs et metteurs en scène de différents
horizons. Je me souviens très bien de cette journée, comme une orgie de
mots, de couleurs, de sensations, d’appréciations, de théâtre. Lors du
dernier spectacle de la journée, j’étais assis devant un bonhomme aux
cheveux blancs, très attentif aux réactions des spectateurs, mais
surtout absorbant tout ce qui ce passait sur scène, c’était Roland
Fichet.<br />
<br />
La deuxième rencontre s’est faite au cours de cette école, et de là est
né mon amour pour l’écriture. En deux semaines j’ai écrit une pièce, <em>Carton rouge</em>,
le matin j’étais au bistrot retranscrivant quelques paroles volées,
l’après-midi nous écrivions, le soir nous lisions ensemble, la nuit nous
ne dormions pas, et le matin j’étais au bistrot pour écrire à nouveau. A
l’issue de ce stage, en 2006, Roland m’a proposé d’intégrer Folle
Pensée… comme acteur. Bon, on ne peut pas tout avoir tout de suite.<br />
<br />
Pendant 6 mois avec une actrice de l’école de Rennes, Flora Diguet, nous avons travaillé sur les <em>Micropièces</em>
de Roland, et monté un spectacle transportable dans le coffre d’une
voiture. Nous avons sillonné la Bretagne, de salles des fêtes en bars,
en passant par des halls, et des granges. L’aventure avec Folle Pensée
se poursuivra en 2008, avec <em>Anatomies</em>, en Afrique, à
Brazzaville plus exactement, avec des danseurs et acteurs autochtones :
Stick, Princia, Okaré, Bib, Destinée, ainsi que Flora, Marie-Laure
Crochant et moi. Roland Fichet et Orchi Nzaba le chorégraphe ont
construit un spectacle dans lequel la danse et le texte, le corps et la
langue sont intimement liés. Nudités des mots, et bruits des corps, qui
se touchent, s’évitent, se frappent, se voilent. Ce fut représenté dans
Brazzaville, chez l’habitant, où pour la première fois, comme acteur,
j’ai eu… peur, car la foule enthousiaste et nombreuse couvrait parfois
le bruit des avions qui décollent. C’est au cours d’une escapade à Mati,
un village à quarante kilomètres de Brazzaville, que Roland me parla
pour la première fois de son projet <em>Portrait avec paysages</em>, j’y reviendrai.<br />
<br />
<em>Anatomies 2008</em> fut recrée à Saint-Brieuc à la Passerelle, avec Monique Lucas et Jeanne François, les actrices régulières de Folle Pensée. L’<em>Anatomies</em>
suivant, 2009, c’est entre Saint-Brieuc et Brazzaville que nous l’avons
créé, et tourné dans une dizaine de pays d’Afrique. Je crois la période
qui regroupe chez moi le plus de souvenirs, de sensations, d’êtres
vivants. Et enfin, en 2010, au TNB, à Rennes, Roland écrivit la pièce
censée conclure cette folle épopée : <em>Comment toucher</em>.
L’histoire d’un groupe de jeunes personnes en Afrique, entre révolution
et prédication, sensualité et affront. J’étais devenu assistant à la
mise en scène pour le coup.<br />
<br />
<em>Portrait avec paysages</em>. La commande, faite à plusieurs auteurs,
français et africains et océaniens, et américains est la suivante :
faire le portrait d’une personne qu’on ne connaît pas. Contraintes : il
faut d’abord écrire un protocole de rencontre avec cette personne, et en
rendre compte à la compagnie Folle Pensée avant qu’elle donne son feu
vert, cela doit être une texte pour un seul acteur ou actrice, 1 heure
maximum.<br />
<br />
Internet. Mon protocole de rencontre, ce sera les sites de rencontres. A
une époque où l’on rencontre plus de personnes – qu’on ne rencontre
jamais – que de personnes qu’on rencontre « vraiment », je ne me voyais
pas écrire avec un autre postulat de départ ; je suis très branché, au
sens électronique du terme. Protocole validé. De là est née la pièce : <em>Le point de Godwin</em>.
« Une pièce d’amour cruelle ». Un flash-forward entre Robert Antelme et
Marguerite Duras. Le portrait d’une femme qui rencontre son propre
auteur. C’est autant une pièce sur l’écriture, une recherche autour des
nouvelles formes de langages, qu’une pièce à la narration classique,
évoquant la rencontre d’un être avec un autre, aussi fulgurante
soit-elle ; une pièce d’une espèce de tendresse, jusqu’à, la douleur.
C’est avec Jeanne François et Mohand Azzoug que je mettrais en scène ce
texte, avec pour particularité de travailler avec un graphiste, Vincent
Menu, considérant que la multitude de signes visuels offerts par
Internet doit exister sur la scène d’une manière ou d’une autre. Il faut
des images, des formes, et du son aussi, beaucoup de sons, l’écriture
sur internet c’est le tonnerre. Nous avons joué à Saint-Brieuc, Nancy,
Morlaix, Dunkerque, et au festival d’Avignon 2011. Petit à petit
d’autres portraits d’autres auteurs, naissent, celui d’Olivia Duschene
(qui sera joué dans la même soirée que le mien), celui de Nicolas
Richard, de Marie Dilasser, d’Alexandre Koutchevsky (encore en écriture à
l’heure où j’écris ces mots), et tous les autres. Le projet de Roland
Fichet étant d’avoir sous la main plusieurs portraits venant d’autres
mains que la sienne, et de faire des soirées ou journées où ils sont
joués, regroupés, opposés, discutés, absorbés, réunis, re-présentés.<br />
<br />
La grande force-folie de Folle Pensée et de Roland Fichet c’est ça,
réunir des auteurs, dans le but, tout simplement, de faire exister au
mieux leurs textes devant du public. Plusieurs fois au cours du
processus d’écriture des <em>Portraits avec paysages</em> nous nous
sommes retrouvés, à Saint-Brieuc, les auteurs, pour lire, discuter,
parler de notre travail, de nos désirs, écrire, critiquer, corriger, il
existe même un blog (fermé) dans lequel nous intervenons pour faire part
des dernières avancées ou reculades de nos textes ; un blog dans lequel
nous partageons nos doutes d’auteurs, nos interrogations sur les autres
textes, spectacles, et parfois juste on dit comment on va en ce moment.
Je pense d’ailleurs que tout ce que j’ai à dire sur Godwin, et toute sa
construction théorique et inconsciente, figure dans ce blog. C’est une
auteure, Marine Bachelot, de la compagnie Lumière d’Août (encore un
collectif d’auteurs existant grâce à Folle Pensée) qui m’a dit, dans ce
blog, de couper les 12 dernières pages de mon portrait, et de manière si
argumentée que… je l’ai fait…<br />
<br />
Ma première aventure avec Folle pensée : les <em>Pièces d’identités</em>
est une réunion de différents textes de différents auteurs, la suivante
: une réunion du texte et du corps de l’Afrique et de la France. Depuis
l’école, depuis 10 ans, je suis entouré d’auteurs liés à Folle Pensée,
nous écrivons tous, seul, mais toujours ensemble, et chacun est poussé
non pas à faire bien, mais à faire jusqu’au bout son geste et à le
partager, Roland Fichet pousse la maladie singulière de chacun dans les
mots qu’il pose, et accompagne délicatement la transmission à l’autre.
Aujourd’hui ce sont les LAMA, un groupe d’une vingtaine de
mini-portraiteurs (une page) de Bretons qui se retrouvent pour écrire et
partager leurs langues. Je sais qu’avant, il y eut les <em>Récits de naissances</em>,
auquel participaient des auteurs comme Jean-Luc Lagarce, Noëlle Renaude
ou Rodrigo Garcia. Tous ces gens que Roland Fichet a réuni, tous ces
auteurs qui un jour ce sont regroupés à Folle Pensée, à Saint-Brieuc, un
peu comme dans un bastion de la résistance, pour promouvoir l’écriture
contemporaine, et aider les auteurs, à écrire leur singularité. Je suis
reconnaissant aussi à Roland Fichet pour ses textes : <em>Quoi l’amour</em>, <em>Animal</em>, <em>Aimer tuer</em>, pour n’en citer que trois. Des pièces qui m’ont marqué, et m’accompagnent dans mon travail.<br />
<br />
Depuis j’ai écrit une autre pièce, en 2013, <em>Box Office</em>, qui a
été mise en scène par Thomas Jolly, et j’en écris actuellement une autre
; je suis auteur, merci Roland Fichet, merci Folle Pensée.</p>
Folle Pensée, lieu d'hospitalité
urn:md5:5d33fa21c42fa40f63d1d421fa59320f
2014-02-07T13:58:00+01:00
2014-07-08T13:42:27+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.142-garance-dor-1-a_-samuel-f_m.jpg" alt="Garance Dor ©Samuel Fichet" title="Garance Dor ©Samuel Fichet" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Garance Dor, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>Roland Fichet avec sa compagnie m’a invitée il
y a dix ans maintenant à venir lire, échanger, travailler, écrire
autour d’un noyau de jeunes gens qu’il avait comme moi conviés. Ces
temps de partages, de résidences et de frictions étaient vifs et
vivifiants. Un projet est né, les <em>Pièces d’identité</em>. Il
s’agissait de révéler, finalement, l’identité d’une possible relève
d’auteurs en France, l’identité de jeunes artistes à qui Roland faisait
confiance. Un ainé, un pair (père) qui vous fait de la place, vous
laisse la place. C’est assez rare pour être dit. Roland a eu cette
générosité et ce bon sens de dire que nous existions et qu’il nous
fallait un espace de création. Cet espace de création est allé de la
recherche, des temps de résidence jusqu’à l’organisation d’évènements en
public, des temps de monstration, de visibilité, le tout porté
financièrement par Folle Pensée. Il y avait bien sur un cahier des
charges, des contraintes, le protocole de l’ensemble était géré par
Roland et nous disputions bien sur ce protocole, moi particulièrement,
arguant de nos nécessités artistiques. Il y a eu des disputes et de
grands moments de joie, en tout cas ça bouillonnait. Plus tard Roland a
aussi été coproducteur de certains de nos travaux. Pour moi il a
coproduit <em>Nouvelle Vague</em> et <em>Rivage</em> que j’ai montés
avec la compagnie leprojetcollectif à la Ménagerie de Verre en 2007.
Mettre des sous dessus c’était dire ça vaut le coup, je t’aide, je suis
là. D’autres compagnies m’ont aidé et ont coproduit, la compagnie de
Wajdi Mouawad, celle de Stanislas Nordey. Ce parrainage de compagnies
subventionnées et conventionnées ont permis à ma compagnie, non reconnue
institutionnellement (c’est à dire non abreuvée de fonds publics) de
faire vivre un projet et de continuer ma recherche.</p>
<p>Roland est fidèle, il nous rappelle et nous repropose des nouveaux
projets. Moi je suis toujours dans la subversion et le détournement face
à la demande et aux propositions de Roland, ça doit l’agacer, mais
c’est mon mode de réponse possible, toujours un peu à côté de ce qu’on
attend de moi. Mais Roland accueille avec bienveillance mes digressions.
Il a des commandes précises, la dernière en date étaient les <em>Portraits avec paysage</em>
; écrire un portrait d’un breton, plus précisément d’un habitant de
Saint-Brieuc. Moi j’ai écrit le portrait d’un mort. Première
transgression. Et puis le portrait d’un mort même pas breton. Seconde
grosse transgression ! Mais j’ai écrit un portrait, avec paysage. Roland
n’a pas choisi de le monter, d’autres textes l’ont été. Du coup je me
suis réappropriée mon texte, je l’ai mis à l’épreuve au SKITE, la
plateforme de recherche générée par Jean-Marc Adolphe. Ça aussi c’est un
espace de recherche, un vrai. Chez Jean-Marc c’est l’anarchie, bien
plus qu’à Folle Pensée où on est dans la structuration des évènements et
leur cadrage. Roland pense tout, il anticipe, il prévoit, il encadre.
Jean-Marc improvise et laisse les cartes dans les mains des présents. Au
SKITE l’espace, l’œuvre, c’est ce que tu en fais. Ça peut ne pas
exister. Ça peut être totalement fracassant. Pour moi qui n’ai pas connu
mai 68, mon mai 68 c’est le SKITE, un espace des possibles où tout
s’ouvre, où il est interdit d’interdire.</p>
<p>Au SKITE comme à Folle Pensée il y ceci de commun : rassembler des
artistes (plutôt jeunes) et leur donner les moyens de faire, de créer.
C’est assez rare. Je veux dire à ma connaissance ça n’a jamais lieu
ailleurs. Quand on est un jeune artiste (et même si on devient vieux à
force), on a besoin de place, de soutien, d’espace pour penser et
montrer notre pensée en action. Ces espaces de recherches et de
productions, hors des institutions qui, elles, n’accueillent les jeunes
artistes que s’ils montent du Shakespeare ou du Marivaux, sont plus que
précieux. Les directeurs de théâtre ne prennent aucun risque. La DRAC ne
prend aucun risque. Les éditeurs de théâtre ne prennent aucun risque.
Il faut être rentable avant même d’exister. Il faut être diffusé avant
d’avoir créé. Et tu ne peux pas être édité si tu n’es pas joué.</p>
<p>Folle Pensée comme le SKITE proposent, ont proposé, à des artistes
comme moi une subversion à la logique économique actuelle. Des espaces
d’air, des bulles dans ce paysage où chacun protège ce qu’il a et où les
pères, les ainés, la génération à la tête des structures ne fait aucune
place aux nouveaux arrivants. Folle Pensée est un lieu d’hospitalité.
Tout comme le SKITE.</p>
Croisements
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2014-02-07T13:55:00+01:00
2014-07-08T13:42:54+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.142-hakim-bah-1-a_-dr_m.jpg" alt="©DR" title="©DR" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Hakim Bah, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p><em>« Cette odeur pas une porcherie un îlot de bonne odeur animale </em><em style="line-height: 1.6em;">Je le dis comme je la sens à plein nez primitive un îlot de bonne odeur humaine »</em></p>
<p>La première rencontre. Ma première rencontre avec lui (Roland Fichet) est la rencontre d’un texte (<em>Massacre dans le Bronx)</em>.</p>
<p>Ce court texte, par la force de la langue, du rythme, du souffle m’a
tout de suite happé, frappé, secoué, bousculé... Et a (tout de suite)
commencé à me questionner sur la forme (cette nouvelle forme), la langue
(cette nouvelle langue), le rythme (ce nouveau rythme), le souffle (ce
nouveau souffle) que je venais de découvrir. Et (tout de suite) la
question de la forme, de la langue, du rythme, du souffle s’est imposée
en moi. Et le questionnement s’est poursuivi, s’est intensifié en
découvrant d’autres pièces de Roland (<em>Petites comédies rurales</em> et <em>Micropièces</em>).</p>
<p>Loin de m’imaginer que. C’est vrai (à ce moment-là) j’étais loin de
m’imaginer (en découvrant ses premiers mots) que quelque mois plus tard
il (Roland) animerait un atelier d’écriture dramatique auquel je
participerais.</p>
<p>Du 15 Novembre au 6 Décembre 2010, le Centre culturel Franco –
Guinéen organisera à Conakry sous sa direction un atelier d’écriture
dramatique pour six jeunes auteurs dramatiques Guinéens. Un deuxième
volet de l’atelier se tiendra du 26 avril au 13 mai 2011.</p>
<p>Il (Roland) arrive à Conakry sur fond de tension politique. Alpha
Condé venait (le jour même) d’être proclamé victorieux des élections
présidentielles. Le pays retenait son souffle en attendant le verdict de
la Cour suprême censé confirmer (ou infirmer) la victoire d’Alpha condé
violemment contestée par les partisans de son rival l’ex-premier
ministre Cellou Dalein Diallo. Sur fond de divisions ethniques, des
heurts se produisaient dans différents quartiers de Conakry. Dans ce
climat de fragilité, d’instabilité on se débrouillait comme on pouvait
pour ne pas rater les ateliers. Et on (Peuls, Malinkés, Soussous) était
là. Tous les jours. Ensemble. Unis par le travail. Malgré les divisions
ethniques perceptibles dans tout le pays.</p>
<p>Cet atelier a été (pour moi) le déclencheur d’une autre écriture.
D’une autre façon d’écrire. D’une autre façon de percevoir l’écriture.
De la langue dans l’écriture. Ça a permis à mon écriture de vibrer
autrement.</p>
<p>Toucher du doigt l’intouchable. Nommer l’innommable.</p>
<p>Là oui oui j’ai appris à nommer. Nommer les choses. Même si c’est difficile à nommer. A toucher. Appris à toucher<em>. </em>Même si c’est difficile à toucher.</p>
<p>Pour. Permettre à la chose de se tenir debout. Même si c’est difficile de la tenir debout.</p>
<p>Et. Comprendre. Sentir.</p>
<p>Comment ça parle. Comment ça dialogue. Comment ça s’articule. Dans la phrase. Dans le dialogue. Dans…</p>
<p>Apprivoiser la fabrique de la langue à partir de différents
matériaux, en questionnant, en interrogeant la langue dans le but de
voir, d’entendre, de toucher, de palper.</p>
<p>Où comment et pourquoi ça frémit. Où comment et pourquoi ça tremble.
Où comment et pourquoi ça vibre. Où comment et pourquoi ça tempête. Où
comment et pourquoi ça bruisse</p>
<p>Pour finalement savoir.</p>
<p>Où comment et pourquoi ça fait écho. Où comment et pourquoi ça fait
langue. Où comment et pourquoi ça fait fable. Où comment et pourquoi la
fable fait théâtre. Où comment et pourquoi s’entrechoquent la langue et
la fable pour que ça fasse théâtre.</p>
<p>Souvent (ou presque) on allait aussi à la rencontre. Non. Plutôt à la
découverte d’autres écritures (Philippe Minyana, Noëlle Renaude,
Rodrigo Garcia, Samuel Beckett, Paul Claudel, Bernard-Marie Koltés,
Jean-Luc Lagarce, Haruki Murakami…). Et ces découvertes nourrissaient
nos propres écritures.</p>
<p>A tâtons (quelque fois), le texte prenait forme. A tâtons (quelque
fois) le texte commençait à se tenir debout et/ou se tenait carrément
debout.</p>
<p>En se questionnant se re-questionnant.</p>
<p>A quel endroit ça peut mieux se dire ? A quel endroit ça peut mieux s’entendre ? A quel endroit ça peut mieux respirer ?...</p>
<p>Tout ça pour dénicher là où ça se cache. Le petit secret. « <em>Au théâtre on partage des secrets »</em> disait Roland souvent.</p>
<p>Quand on tient le petit secret on touche le fond des choses et quand
on touche le fond des choses on peut savoir et/ou entendre exactement
comment ça ronfle comment ça vrombit le corps du fond de l’âme.</p>
<p>L’atelier m’a permis d’écrire une première version du texte <em>Sur la pelouse</em> ainsi que des <em>Micropièces</em>
sur ma vie, des fragments sur moi-même qui ont été mis en lecture par
Roland Fichet le 13Mai 2011 à Conakry à l’occasion du festival Jour de
théâtre à Conakry.La pièce <em>Sur la pelouse</em> a été retravaillée, créée et présentée à la 7<sup>e</sup> édition des Résidences panafricaines de créations et de diffusions théâtrales au Burkina Faso.</p>
<p>Suite à cet atelier, Roland Fichet m’a fait une commande de texte dans le cadre du projet <em>Portraits avec paysage </em>initié et piloté par le Théâtre Folle Pensée<em>.</em>
Aller à la rencontre d’une autre personne que je ne connaissais pas
pour tenter de pénétrer son monde, creuser son être et en faire un texte
m’a (tout de suite) intéressé.</p>
<p>Ainsi, dans le cadre de ce projet (<em>Portraits avec paysage</em>)
j’ai fait un voyage avec Roland Fichet sur les sentiers de mon enfance.
Il voulait toucher du doigt ce que je lui racontais dans mes textes. « <em>Les mots ont besoin des pieds</em> » (m’a-t-il dit) pour se tenir debout. </p>
<p>Pendant plus de trois jours « <em>nous avons pérégriné</em> » dans le Fouta Djallon à la recherche de <em>comment toucher </em>? Nous avons <em>« frôlé l’invisible</em> »
quelque fois (et souvent d’ailleurs) et, marcher sur les traces des
grand Almamys en quête des derniers ossements de la défunte histoire du
Fouta théocratique.</p>
<p>Le texte intitulé <em>le Cadavre dans l’œil</em> (édité dans un même volume que <em>Sur la pelouse</em> dans la collection TARMAC chez Lansman) qui découlera de cette commande sera lu à la 13<sup>e </sup>édition du festival Regards Croisés à Grenoble, à la 30<sup>e</sup>
édition des Francophonies en Limousin à Limoges et a été diffusé sur le
site de Radio France Internationale. La création est prévue en Octobre
2014 à Conakry.</p>
<p>Et depuis, j’ai gardé une collaboration très étroite avec Roland
Fichet et Folle Pensée. Je participe au LAMA. Et. Souvent je passe à
Saint-Brieuc pour découvrir des auteurs, des écritures, des nouvelles
approches d’écritures. Et. Souvent des livres me sont offerts pour
prolonger la découverte. </p>
<p>Hier soir (18 Novembre 2013), à Saint-Brieuc j’ai écouté (à
l’occasion des Lundis en Carmelie organisé par Folle Pensée) Christian
Prigent nous décrire précisément comment il écrit ses livres. Il nous a
ouvert ses portes et nous a transportés dans son laboratoire. Ça a
permis de voir, d’entrer (un peu) dans les secrets de ce poète, de cet
écrivain. Ce type de rencontre secoue forcément un auteur (jeune de
surcroit). C’est riche profond et ça enrichit. </p>
LUI et sa Folle Pensée
urn:md5:0a0f956dbc12b04163510eb7531495f7
2014-02-07T13:49:00+01:00
2014-07-08T13:43:15+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.443-laurent-cazanave-2-a_-cavecanem_m.jpg" alt="443-laurent-cazanave-2-a_-cavecanem.jpg" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Laurent Cazanave, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p><em>Le réel c'est ce qui nous traverse, nous travaille. L'imaginaire c'est ce qui nous trompe.</em></p>
<p>Ces mots résonnent dans la petite bibliothèque. Il est 14h ce 18 octobre 2006.</p>
<p>Lui est assis au milieu d'eux. Lui est un habitué de ce lieu. Il y
est déjà venu et il reviendra, il le sait. Eux sont débutants dans cet
exercice qu’il leur apporte. Il sort un petit carnet et une pochette à
stylo. Eux le regardent et l'écoutent. Lui aime les bibliothèques. Ici
on parle de mots. Les mots permettent souvent de ne pas faire la chose.
Les mots sont le meurtre de la chose. Eux ne savent pas encore s’ils
aiment les bibliothèques. Lui ne sait pas s’ils aiment tuer les actes
par les mots. Ils sont tous autour de cette grande table rectangulaire
qui bientôt explosera pour laisser la place à une ronde de chaises plus
pratique pour se voir et s'entendre lire.</p>
<p>Au milieu d'eux il y a l'enfant ou plutôt l'adolescent. Un petit gars
juste sorti de l'enfance. Il ne le sait pas encore ce 18 octobre 2006
mais il écrira. Le petit gars écoute LUI. Le petit gars note ce que LUI
dit. Noyé dans un flot de mots, dans cette autoroute sonore et verbale,
il saisit chaque mot et les fait se rencontrer. Un carambolage de mots.</p>
<p>LUI regarde ces jeunes gens écrire. LUI aussi écrit. LUI écrit sur
l'Afrique, sur les rencontres, sur deux femmes. LUI lit aussi son écrit.
LUI est comme eux. LUI se fixe les mêmes contraintes.</p>
<p>L’adolescent, le petit gars absorbe ce qu'il peut de ce que LUI dit et bercé, ferme les yeux.</p>
<p>L’adolescent ouvre les yeux. La bibliothèque a changé. LUI aussi. Eux
sont moins nombreux. La pièce plus étroite, plus sombre. EUX divisés
par deux. LUI écoute le texte de l'adolescent qui ne ressemble plus
autant à un adolescent. C'est EUX qui lisent. L'adolescent, petit gars
écoute toujours. LUI prend des notes. En haut de la page LUI a noté 18
OCTOBRE 2008</p>
<p>La lecture se termine. L'air est dense, les gorges sèches. Personne
ne veut parler. Personne n'ose relever les yeux du manuscrit. Ca parle
de mort, d'enfant mort. C'est dur à entendre et à lire. C’est dur à
écrire. Mais l'adolescent l'a fait. LUI prend la parole et parle de
structure, d'atmosphère. LUI décortique le texte, la syntaxe, le choix
des mots. Il ne sait pas encore qu’il écrira une préface pour ce texte
lorsque l’adolescent osera l’imprimer.</p>
<p>L'adolescent note et ferme les yeux</p>
<p>L’adolescent ouvre de nouveaux les yeux. Il n'est plus un adolescent
en ce 18 octobre 2013. Plus du tout. Il écrit toujours. Au-dessus de sa
tête accrochée au mur blanc une affiche. Une main faite de mots. Des
milliers de mots comme des tendons font mouvoir la main. Parmi ces mots
son nom d'adolescent et le nom de LUI</p>
<p>Leur spectacle anatomie 2010 comment toucher ?</p>
<p>Comment toucher.</p>
<p>Tout de même, tout de même tout. Traverser ensemble la France et le
Congo. Une quête identitaire sur la scène et en dehors. Spectacle de
sortie d'école. Ensemble. LUI auteur metteur en scène Roland Fichet.
L'adolescent Laurent Cazanave acteur ce qu'il est. Un acteur écrivant.
Une autre collaboration entre LUI et l'adolescent. Dire des mots ou les
écrire. Des mots comme les autres. Matière de travail. Penché sur son
ordinateur l'adolescent qui n'en est plus un, tape sur le clavier. A sa
gauche une bibliothèque plus petite juste quelques étagères pas une
salle entière. Mais quand même c'est déjà ça se dit-il. C’est à côté
d'une bibliothèque, près des livres que les mots sortent. Peut-être, il
ne sait pas. Il se promet de le demander à LUI. Oui voilà lorsque le
prochain texte sera écrit, il le lui enverra accompagné d'un petit
papier avec cette phrase. « Les mots naissent-ils mieux près des
livres ? » Dans l’enveloppe soigneusement fermée un post-it jaune et ce
texte « Tous les enfants veulent faire comme des grands »</p>
<p>En haut du texte de l'adolescent, au-dessus du titre un nom
d'animal LAMA. Rien à voir avec le camélidé domestique d'Amérique du sud
qui peut vivre entre 10 et 20 ans. Non c'est une chance. La chance pour
l’ex adolescent. Un groupe d'« écrivants ». Pas un groupe d'écrivains.
Non. Des acteurs, des écrivains, des metteurs en scène. Des passionnés
d'écriture réunis ensemble pour écrire, se lire et s'écouter autour de
LUI. Une communauté comme LUI dit. L'adolescent a fini d'écrire son
texte. L’adolescent prend une enveloppe. Il ferme les yeux.</p>
<p>Un clignement de cils.</p>
<p>L’adolescent est devant un nouveau texte : SUZANNE. A côté le texte
de LUI : SUZANNE. Ce nom est important pour l'adolescent. Nom de
famille, mais aussi premier texte de LUI qu'il a lu justement parce
qu’il portait ce titre, ce nom. La Suzanne de l’adolescent et la Suzanne
de LUI se font face. A qui l'adolescent rend-il hommage ? A sa SUZANNE
et à LUI. Oui c'est possible. L'adolescent ferme les yeux.</p>
<p>A des kilomètres de là, à St Brieuc, LUI boit son thé devant sa table
de travail. Il a du courrier, une lettre venant de Paris. Il déchire le
papier et ouvre l'enveloppe.</p>
<p>« Tous les enfants veulent faire comme des grands » et un post-it.</p>
<p>Les mots naissent-ils mieux près des livres ?</p>
<p>LUI sourit et ferme les yeux</p>
Dessiner un LAMA commun
urn:md5:f83bbdf95c1d69eed82c114264b2b442
2014-02-07T13:30:00+01:00
2014-07-08T13:50:18+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.143-marie_thomas_m.jpg" alt="Marie Thomas ©RF" title="Marie Thomas ©RF" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Marie Thomas, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>J'ai rencontré Roland Fichet à Rennes en 2009,
à l'occasion d'un stage d'écriture à l'école supérieure d'art
dramatique du TNB, quelques semaines après la « rentrée ». Mon rapport à
l'écriture était alors pour le moins conflictuel, complexé, et le
nombre de lignes que j'avais écrites jusque-là pouvait se compter sur
les doigts de la main. Ce premier stage a donc été bouleversant malgré
le don (et les stratégies pédagogiques) de Roland Fichet pour déjouer
les blocages à travers différents exercices et mises en jeux de
l'écriture.</p>
<p>Aujourd'hui, après plusieurs sessions de travail avec Roland Fichet,
l'écriture fait partie de mon travail quotidien. C'est devenu un réflexe
et une nécessité. Un nouveau point de mire du monde. L'enjeu
dédramatisé et ma légitimité renforcée, après avoir écrit pour moi, est
arrivée l'envie d'écrire pour le partager avec d'autres. C'est alors que
Roland Fichet a proposé d'inventer ensemble un Laboratoire d'Auteurs
Metteurs en scène et Acteurs (LAMA).</p>
<p>Le partage en est l'enjeu central : un temps et un espace de
discussion sur l'écriture, sur le théâtre, de lectures et d'échanges sur
des textes en cours d'écriture.</p>
<p>Le LAMA est un des protocoles mis en place par Folle Pensée, pour que
des écritures se croisent et se soutiennent depuis leur élaboration
jusqu'à leur révélation au lecteur/spectateur.</p>
<p>Folle Pensée met à disposition du LAMA un lieu de réunion pour
quelques jours pendant lesquels des auteurs, des metteurs en scène et
des acteurs, écrivent, lisent, questionnent. Chacun, plus ou moins
aguerri à l'écriture, apporte son expérience, ses projets, ses ambitions
d'écriture. Travail solitaire et collectif ou semi-collectif
s'organisent librement. Lorsque le groupe se rassemble autour des textes
en chantier, la discussion nourrit la réflexion de chacun sur sa propre
écriture. Il y a une thématique commune (Les Portraits/Bretons – Da Bep
Lec'h) mais la possibilité de travailler à ses propres projets. La
question de la mise en scène/exposition/présentation d'un texte est
également au centre des discussions.</p>
<p>Venant de tous horizons, les participants ont tous un lien personnel
ou professionnel avec la Bretagne. Lors de la réunion inaugurale du
LAMA, à Saint-Brieuc, chacun présentant son parcours et ses projets,
nous avons fait un vrai tour de la Bretagne, Lorient, Quimper, Vannes,
Rennes, Saint-Brieuc, Pordic, avec de belles échapées à l'étranger. Ces
allers-retours culturels sont au coeur du travail du LAMA. La
participation au LAMA pour un acteur est une manière d'étudier la langue
en la construisant, de la voir évoluer, d'en goûter les subtilités à
chaud.</p>
<p>Une réflexion sur de possibles lieux hors du commun de la parole commune.</p>
Folles expérimentations
urn:md5:f81a2feee3532855b4bb07906f0d6e72
2014-02-07T11:14:00+01:00
2014-07-08T13:50:48+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.143-nicolas_m_m.jpg" alt="Nicolas Richard © Samuel Fichet" title="Nicolas Richard © Samuel Fichet" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Nicolas Richard, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>Mes deux pièces écrites pour Folle Pensée,
dans le cadre de commandes initiées et conçues par Roland, ont marqué
une étape dans mon parcours d’écriture. <em>Fragilité du capital,</em> parce que c’était la première et que j’y découvrais mes obsessions, installait et confirmait un rapport à la langue. <em>J’espère ne pas me perdre d’ici ce soir</em>, parce que l’expérience de l’écriture a été indémêlable d’une rencontre humaine forte. La commande <em>Portraits avec Paysage</em>
proposait de faire le portait d’un ou d’une habitante de Saint-Brieuc.
Dans ce cadre, j’ai rencontré Madeleine, une femme d’une soixantaine
d’années, sur le point de quitter Saint-Brieuc, de tout laisser derrière
elle pour partir vivre en Espagne. Elle organisait en quelque sorte sa
propre disparition. </p>
<p>Ce qui me frappe dans le processus de ces commandes c’est le rapport
au temps : comment tout ça a pris le temps de murir, parce que c’est à
la fois rare et luxueux aujourd’hui. Avec <em>J’espère ne pas me perdre d’ici ce soir</em>
j’ai eu la chance de pouvoir prendre le temps de chercher la forme
adéquate, l’échappée vers la fiction à partir de la rencontre avec
Madeleine. Le texte mis en scène par Agathe Bosch et interprété par
Monique Lucas a toute cette dimension humaine enregistrée en lui sans en
être dépendant.</p>
<p>Dans <em>Pièces d’identité</em> et <em>Portraits avec Paysage</em>,
les conditions de circulation et de partage de la parole autour des
textes sont presque aussi importantes et stimulantes que l’écriture en
elle-même. Sont inclus dans la commande, le temps des expérimentations
et des recherches, le temps des réécritures… Du coup, la marge de
liberté est immense, et il est aisé de trouver à l’intérieur du cadre
ses propres contraintes et nécessités intimes. Quand je réponds à la
proposition de <em>Portraits avec paysage</em> en 2010 je réponds à une
commande initiée et conçue par un auteur, et en ce sens c’est quand même
complètement différent que de répondre à une commande initiée par un
metteur en scène. L’auteur qui commande un texte à un autre auteur veut
pour lui le maximum de liberté et de nécessité. Je sais qu’il va y avoir
des lectures, un chantier, voire plusieurs, que je vais rencontrer
d’autres auteurs, bref que l’aventure est collective mais surtout que
j’ai la plus grande liberté pour « lâcher les chiens » dans toutes les
directions, pour expérimenter par l’écriture tout ce que le processus
déclenche en moi.</p>
<p>Sans doute parce qu’il est auteur et qu’il connaît et sait à quoi
carbure un auteur, les propositions de Roland ont été particulièrement
stimulantes pour moi. À chaque fois j’ai eu l’impression d’avoir été au
bout de quelque chose, d’avoir épuisé les potentialités que la commande
avait déclenchées en moi. Ce fut des expériences d’écritures fortes,
dans mon rapport à la langue, et à la forme que je recherchais. </p>
Circuler pour mieux créer
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2014-02-07T11:10:00+01:00
2014-07-08T13:51:05+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.143-_homais_web_m.jpg" alt="Mathieu Montanier © DR" title="Mathieu Montanier © DR" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Mathieu Montanier, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>Je ne sais pas si je suis un acteur qui écrit, ou un auteur qui joue.
J’ai souvent considéré mon rapport au plateau en tant qu’acteur, comme
une démarche d’écriture. Et je sais que ma rencontre avec Roland Fichet a
été déterminante dans cette « posture ». Non seulement il a été l’une
de mes plus enrichissantes rencontres faites lorsque j’étais à l’École
de la Comédie de Saint-Etienne, non seulement il a été le premier à me
proposer un projet à ma sortie d’école, non seulement c’est par son
intermédiaire que j’ai rencontré beaucoup des personnes avec lesquelles
j’ai travaillé par la suite (dont Éléonore Weber, Frédéric Fisbach, et
même Dieudonné Niangouna), mais surtout il a fait naître et entretenu
chez moi le désir d’écrire, sans jamais le nommer, et d’une certaine
façon, de comprendre mon travail d’acteur au plateau, comme la nécessité
de faire entendre une parole singulière, aujourd’hui, en lien constant
avec ce qui traverse nos sociétés contemporaines. Je dis « sans jamais
le nommer » parce qu’au cours de nos échanges, il n’a, oui, sans que
nous ne le nommions jamais, toujours été question que de cela, de
transmission.</p>
<p>Je l’ai rencontré au cours des ateliers d’écriture qu’il animait à
l’École de la Comédie de Saint-Etienne, en 1998 et 1999, puis j’ai
travaillé à ses côtés, lors des différents projets avec sa compagnie, le
Théâtre de Folle-Pensée (les <em>Naissances</em> en 2001, puis <em>Pièces d’Identités</em>
en 2004), ainsi que pour la création d’Animal, sa pièce mise en scène
par Frédéric Fisbach en 2005. Et c’est avec une grande joie que j’ai
rejoint le groupe du L.A.M.A. (Laboratoire Auteurs Metteurs-en-scène
Acteurs) l’été 2013.</p>
<p>Au cours de chacune de ces expériences, j’ai pu observer son
indéfectible curiosité, la générosité de son écoute, et la patience avec
laquelle il pouvait recevoir la parole des artistes avec lesquels il
engageait un dialogue.</p>
<p>Il est aussi l’une des premières personnes à m’avoir fait comprendre
que la poésie et/ou les idées n’appartenaient pas seulement aux
auteur(e)s, que la pensée et/ou la responsabilité n’appartenaient pas
seulement aux metteur(se)s en scène, que l’intuition et/ou
l’adaptabilité n’appartenaient pas seulement aux acteurs et aux
actrices. Il m’a fait comprendre que tout cela peut et doit circuler, et
que pour que cela circule, il faut (même si ça paraît aller de soi…)
que les artistes se rencontrent !</p>
<p>L’un des plus grands mensonges actuels consiste à nous laisser
accepter l’idée que les artistes sont comme des marques de fabrique plus
ou moins « respectables », plus ou moins « reconnus », plus ou moins
« tendance », et que pour être distingués, pour « exister » dans le
« paysage culturel », nous devons consentir à être catégorisés, classés,
séparés, nous devons entrer, puis appartenir à des « familles », nous
devons au bout du compte consentir à accepter, comme une nécessité à
tout processus de création, la solitude. « Maintenir cette solitude et
maintenir la terreur qui l’entoure est un objectif constant de
l’idéologie dominante. Cet enfermement est garant de l’ordre établi, où
toute voix solitaire aspire bien plus à être entendue qu’à faire
entendre quelque chose. »</p>
<p>Si je peux considérer qu’il n’a pas aussi fréquemment été entendu
qu’il aurait dû l’être (sans doute pour une part parce qu’il est moins
animé par son ambition personnelle que par le désir de voir se réaliser
des projets liés à ses convictions), je peux dire que Roland a quelque
chose à voir, par les enthousiasmes qu’il a générés, par les rencontres
qu’il a suscitées, avec un nombre incalculable de projets qui ont vu le
jour ces trentes dernières années, même si son nom n’y figurait pas. À
ce titre, je peux dire que oui, s’il n’est pas toujours entendu pour
lui-même, il fait entendre quelque chose.</p>
<p>Voilà pourquoi Roland Fichet est, à mes yeux, un des hommes les plus
précieux et importants pour le Théâtre aujourd’hui, toutes générations,
toutes fonctions, toutes « familles » confondues. Il m’est difficile de
dire quelque chose de lui sans parler de gratitude. Et c’est bien la
moindre des choses, lorsque quelqu’un vous transmet ce qui finalement
anime votre vie, que d’en ressentir un minimum, et de, parfois, le dire.</p>
<div>
<div id="edn1">
<p>1. Éléonore Weber et Patricia Allio, « Symptôme et Proposition », 2008.</p>
</div>
</div>
Animal Acteur
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Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.143-chien_du_mu_r_m.jpg" alt="©DR" title="©DR" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Mathieu Montanier, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p><em>Animal</em>, de Roland Fichet, a été créé
en février 2005, au Théâtre Vidy-Lausanne, et mis en scène par Frédéric
Fisbach. Au cours de cette création s’est élaborée pour moi comme une
construction, autour de laquelle je n’ai cessé de graviter depuis. Ce
texte, <em>Animal</em>, et ce personnage, Chienne. Dieudonné Niangouna
cite souvent Milan Kundera, qui dit notamment qu’avant de s’intéresser à
ce dont parle un auteur, il faut savoir d’où il parle (on aura compris
qu’il n’est pas ici question de géographie…). Et si je devais dire d’où,
comme acteur, aujourd’hui sur un plateau de théâtre, je parle, j’aurais
du mal à m’empêcher de penser à Chienne, et au travail fait à partir de
l’écriture de Roland. Chienne est née d’une transe, derrière le tronc
d’un manguier, à Buéa, au Cameroun. Je m’en souviens très bien, et en
même temps, je ne sais pas trop dire comment ça a eu lieu. Je sais qu’il
y a eu des cris, des rires, et une sorte d’effarement. Je sais d’où,
mais je ne sais pas comment. Pour le dire autrement, Gilles Deleuze,
dans son abécédaire, parle très bien pour moi de cet endroit d’où, pour
lui, il convient de prendre la parole. Il dit : « On est toujours à la
pointe de son ignorance, et c’est bien là qu’il faut s’installer… Si
j’attends de savoir ce que je vais écrire… Si j’attends de savoir ce
dont je parle, je pourrai toujours attendre, ce que j’aurai à dire
n’aura aucun intérêt… Je parle de cette frontière même qui sépare un
savoir d’un non-savoir. C’est là qu’il faut s’installer pour avoir
quelque chose à dire (1). Eh bien l’écriture de Roland Fichet, en tout
cas <em>Animal</em>, en tout cas Chienne, se situe là, sur cette
frontière. Entre le construit et l’accidentel, entre les mots et les
vides, entre un mur et un ravin, entre l’Afrique et l’Europe, entre le
savoir et l’ignorance, entre un chant divin et la parole de ceux qui ne
sont pas aimés. Entre l’homme et l’animal.</p>
<p>Cette écriture est hachée, trouée, disloquée, et nous, face à cette
langue du désarroi, nous avons dû construire, sans savoir justement,
sans arme, tantôt claudiquant, tantôt bondissant. Nous avons dû avancer,
à tâtons, dans une sorte d’hébétude, et justement : « C’est la même
chose, quelqu’un qui a une idée, ou un idiot. De toute manière, il ne
procède pas par chemin préformé, par association toute faite » (2).
Cette langue précisément nous a demandé de nous reconfronter au
non-savoir de l’oralité, autrement dit, de réapprendre à parler. Avec
tout de même une singularité pour mon personnage, parce qu’elle revenait
d’entre les morts, avec ce savoir tout particulier qu’ont,
supposons-nous, les revenants sur les vivants. Et puis aussi, toute
personne « possédant » un chien, ou ayant été en contact avec un chien, a
pu constater que ces animaux aussi savent de nous ce que nous ignorons
d’eux! Comme les mots, oui… Tout cela permettait à Chienne d’arriver sur
le plateau en plein milieu du spectacle, en faisant fuir tout le monde,
pour mieux faire son one-woman-show déjanté et irrévérencieux! Il y a
d’ailleurs souvent dans les pièces de Roland un humour très présent, un
peu enfantin. Ce qu’on interprète souvent à tord, chez les enfants,
comme une cruauté, lorsqu’ils disent quelque chose d’atroce, ou de
simplement inconvenant, et qu’ils rient ! Pour revenir à Chienne, on
imagine mal par exemple un film de zombies, où le mort-vivant se
mettrait (comble de l’horreur!) à parler, sans (si je peux me permettre)
se retenir les côtes! Et j’attends toujours qu’on me cite un film où un
animal parle (puisque ça existe), et où ce n’est pas comique,
volontairement ou pas… Je voudrais dire aussi que la création d’<em>Animal </em>m’a
permis de remettre en question ce que pouvait être ma responsabilité
d’acteur dans un processus créatif. Grâce, bien sûr, à la confiance et à
l’intelligence de Frédéric Fisbach (cette aventure n’aurait pas été si
précieuse, si Frédéric ne considérait pas les acteurs comme des
artistes, et qu’il n’attendait pas d’eux, fondamentalement, qu’ils
s’expriment). Grâce aussi à la présence constante de Roland à nos côtés.
C’est toujours passionnant de travailler avec un auteur, de pouvoir
observer son corps, sa voix, sa façon de bouger, observer ses doutes,
ses troubles, ses contradictions. Et enfin observer les écarts qu’il
peut y avoir entre ce qu’on perçoit de lui, et ce qu’on perçoit de ce
qu’il a écrit. C’est aussi dans ces écarts, ces liens, ces distances,
enfin dans ces frontières-là que se trouve l’endroit d’où je parle, d’où
j’écris sur un plateau en tant qu’acteur. Car si je ne suis pas
l’auteur de ce qui a été écrit, j’ai la responsabilité de devenir
l’auteur de ce que le spectateur entend. Pas un passeur, pas un
interprète, l’auteur.</p>
<p>Pour revenir à l’auteur du texte, l’approche neurologique de Gilles
Deleuze est assez éclairante sur le fait qu’à la fois, le texte de
Roland est très dense, semble abrégé, jusque dans le mode d’expression
des personnages. Et à la fois, la pièce rassemble des univers, propose
des codes théâtraux très différents, parfois antagonistes, une famille
décomposée, où les fils prodigues disparaissent, les pères sont
increvables, et où les cadavres remontent à la surface et ouvrent la
voie!…</p>
<p>Il y a de quoi péter quelques durites!</p>
<p>Il y a indéniablement dans cette langue quelque chose de ces
processus électriques dans les synapses, et les mots apparaissent
parfois, oui, comme provenant de deux extrémités d’un cerveau entrant en
contact, comme soumis à un régime de probabilité, et sautant entre les
failles de ce même cerveau…</p>
<p> </p>
<p>1. Gilles Deleuze, « Abécédaire, N comme Neurologie », 1988.</p>
Pensées en partage
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2014-02-06T18:03:00+01:00
2014-07-08T13:51:52+02:00
Roland Fichet
Regards sur RF
<p><img src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.romain_m.jpg" alt="©RF" title="©RF" id="ombrage" /></p>
<p style="color:rgb(204,51,51); font-size:10px">(article de Romain Brosseau, membre du LAMA, pour le dossier «Constellation Folle Pensé », publié en février 2014 sur mouvement.net)</p>
<p>« Le théâtre est une cérémonie dont l'objet est de revitaliser la communauté »<br />
Voilà des mots de Julian Beck que je retrouve souvent dans mes carnets.
Je les écris, les note à chaque fois que les situations s’y prêtent.
Voilà que ces mots sont présents quand je parcours le carnet qui
m’accompagnait lors du dernier LAMA à Folle Pensée, Saint-Brieuc, été
2013.<br />
Voilà ma vision, au sein du LAMA.<br />
<br />
Acteur et auteur. Roland Fichet joue souvent sur cette seule lettre qui
les sépare. Je crois que j’ai commencé à écrire en même temps que j’ai
commencé à acter. De la même manière, quand je suis arrivé à l’école du
Théâtre National de Bretagne, mon acteur s’est sérieusement
professionnalisé et voilà qu’un mois après la rentrée, c’est un auteur
qui vient partager l’école avec nous : Roland F. Et l’écriture s’est
sérieusement rendue nécessaire grâce à la rencontre de Monsieur Roland.
Durant l’école, Stanislas Nordey parlait souvent des « alliés ». Comme
si le monde du théâtre était un vaste champ de bataille où il fallait
créer des alliances pour subsister dans le combat à mener. J’ai quitté
l’école voilà une année et je comprends qu’il n’avait pas tout à fait
tort. Seul, on ne va pas bien loin dans ce milieu souvent trop étroit et
surpeuplé. Et Roland Fichet, c’est un allié. Un de ceux qui n’hésitent
pas à tendre la main aux générations qui vont lui succéder pour faire
œuvre ensemble. C’est là, à la sortie de l’école que Roland me présente
son LAMA. Drôle de zèbre. Un projet commun pas commun.<br />
<br />
Je reviens donc à la communauté. Car le LAMA c’est ça. Un groupuscule
qui naît, composé de personnes d’horizons différents se retrouvant en un
lieu pour travailler ensemble. Le lieu peut varier. L’objet d’étude
aussi. Je travaille sur plusieurs textes en même temps quand je ne fais
pas l’acteur (si l’on part du principe que je ne suis pas acteur quand
auteur…) Et je sais que tous sont susceptibles d’être proposés au LAMA.
Il y a différents lieux, différents moments, différentes propositions.<br />
C’est comme une base centrale où plein de satellites gravitent tout
autour. Les groupes varient. Tous les membres du LAMA ne sont pas
toujours présents à chaque résidence. Ce n’est pas grave. On peut suivre
le travail sur le blog qui est notre lien à tous et permanent. Il y a
Alexandre Koutchevsky et Alexis Fichet qui sont là comme des piliers.
Deux auteurs qui sont comme des référents, des yeux avisés, de bons
conseils toujours. Avec leur bouteille qu’ils traînent depuis 10 ans,
faisant partie du premier groupe d’auteurs que réunissait Roland Fichet
une décennie plus tôt. Oui, le LAMA ce n’est pas nouveau. Mais c’est un
second mouvement, un autre souffle.<br />
<br />
Dernier acte au LAMA : retour sur l’Albatros, texte de Sara Amrous,
suite à la commande des Portraits Bretons. J’ai lu ce texte sur le blog
et j’ai laissé un billet pour lui dire tous les points positifs, les
choses à retravailler dans son portrait. Elle y répondra plus tard,
quand elle aura le temps (car Sara est aussi metteure en scène et
actrice) par une nouvelle version, un autre commentaire ou par rien du
tout car elle en fait ce qu’elle veut de ma critique.<br />
<br />
Dernière résidence en date du LAMA : 4 jours à Saint-Brieuc, Côtes
d’Armor, Bretagne. Plusieurs membres du LAMA, historiques, nouveaux ou
des historiques qui se rencontrent pour la première fois (nouveauté
encore !). Logés et nourris par la compagnie Folle-Pensée. La
nourriture, le nerf de la guerre. Or, quand la préoccupation de savoir
ce qu’il va falloir faire à manger et combien de temps de préparation
cela nécessite est écartée, quand on a une maison, une chambre pour soi,
quand on est accueilli, comme nous l’étions, à Folle Pensée, alors la
seule vraie occupation est de se mettre au travail, à son rythme. Avec
des rassemblements pour que les rythmes de chacun se retrouvent par
moment. Les journées étaient comme ça. Des moments pour se sentir libre
d’errer, d’écrire, de partir à la rencontre de matières à rêver. Puis le
soir, former ce cercle littéraire dans un salon et partager ensemble un
bout de cette journée qui aura été différente pour chacun.<br />
Moi, par exemple, je suis parti dormir dans le gîte de Jacqui, Le
Quillio, Côtes d'Armor. Jacqui, mon sujet anglo-breton pour un des
portraits commandés par Folle Pensée. Première nuit chez Jacqui et les
jours suivants j’ai créé son portrait dans les maisons de Folle Pensée.
C’était ça ma dernière résidence à Folle Pensée.<br />
<br />
Il y en aura, à suivre, des portraits, parce que je n’ai pas besoin de
cet espace pour écrire, mais il y aura d’autres résidences à suivre (du
28 juillet au 3 août 2014, noté d’ores et déjà dans les agendas parfois
capricieux) parce qu’ils sont nécessaires ces instants de repli, de
retrouvailles. Ces moments pour travailler ensemble.</p>
Le LAMA de Saint-Brieuc
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2014-01-31T14:32:00+01:00
2014-07-08T13:52:04+02:00
Roland Fichet
Journal
<p><img title="Garance Dor ©Samuel Fichet" alt="Garance Dor ©Samuel Fichet" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/.142-garance-dor-1-a_-samuel-f_m.jpg" id="ombrage" /></p>
<p>Les gestes de jeunes femmes et de jeunes hommes soulevés par le désir d'écrire ont donné une nouvelle couleur à la fabrique d'écriture du théâtre de Folle Pensée. Cela se passait à Saint-Brieuc le 20 janvier. Vingt quatre textes qui résonnent les uns avec les autres (ou les uns contre les autres) c'est une série de petits mondes qui se déploient, s'affrontent... Le LAMA est un espace de recherche partagé centré sur l'écriture. </p>
<p>Les Récits de naissance ont engendré les Pièces d'identités, les Pièces d'identités ont engendré les Portraits avec paysage, les Portraits avec paysage ont engendré les Portraits de Bretons étrange[r]s. </p>
<p>La revue MOUVEMENT, toujours à l'affût des initiatives singulières, regarde de près depuis quelques mois ce drôle d'animal qu'est le LAMA de Saint-Brieuc. Elle édite ces jours-ci sur son blog <a href="http://www.mouvement.net/">mouvement.net</a> les témoignages d'auteurs avec lesquels chemine le théâtre de Folle Pensée : <a href="http://www.mouvement.net/affinites/folle-pensee-lieu-dhospitalite">Garance Dor</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/celui-qui-donne-confiance">Alexandre Koutchewsky</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/croisements_1">Hakim Bah</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/marie-thomas-apprendre-a-ecrire-par-le-partage">Marie Thomas</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/folle-pensee-une-ile-de-la-reunion">Damien Gabriac</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/lui-et-sa-folle-pensee">Laurent Cazanave</a>, <a href="http://www.mouvement.net/affinites/en-cours">Nicolas Richard</a>, Marine Bachelot, Mathieu Montanier <a href="http://www.mouvement.fr/affinites/circuler-pour-mieux-creer">[1]</a><a href="http://www.mouvement.fr/affinites/animal-acteur">[2]</a>, Eleonore Weber, <a href="http://www.mouvement.fr/affinites/pensees-en-partage">Romain Brosseau</a>.</p>
<p>Dans le Mouvement de <a href="http://www.mouvement.net/en-kiosque/72">janvier/février</a>, un entretien entre Jean-Louis Perrier et Roland Fichet sonde les intuitions sur lesquelles repose ce laboratoire qui dure.</p>
L'écriture est ce dont nous manquons le plus
urn:md5:b7239394dcd3c71099eacd7d921d9f31
2014-01-07T13:33:00+01:00
2014-07-08T13:52:14+02:00
Roland Fichet
Journal
<img title=""J'espère ne pas me perdre d'ici ce soir" © Christian Berthelot" alt=""J'espère ne pas me perdre d'ici ce soir" © Christian Berthelot" src="http://follepenxh.cluster020.hosting.ovh.net/blog-rf/all-blogs/public/images/autres/cb145-041013-700_m.jpg" id="ombrage" /><br />
<p>ÉCRIRE AVEC LES AUTRES, dans l'entretien qui porte ce titre paru dans la revue Mouvement de janvier/février 2014, Jean-Louis Perrier met en ouverture de l'article cette phrase: "L'écriture c'est ce dont nous manquons le plus.". En effet, à sa première question, je réponds ceci : " Que la compagnie ne soit pas vouée et dévouée à un seul metteur en scène, ou à un seul auteur mais qu'elle soit le lieu d'une stimulation mutuelle centrée sur l'écriture. L'écriture c'est ce dont nous manquons le plus. Nous disposons de canaux de toute nature prêts à accueillir des textes mais ces textes manquent. Je parle de textes qui nomment le réel et inventent la langue, de textes-oeuvres d'art, de textes moteurs."<br /> Folle Pensée réunit depuis des années des femmes et des hommes qui ont le désir d'écrire, qui tentent ce geste : écrire.<br /> Écrire, écrire pour le théâtre, une entreprise complexe, contrastée, pleine d'embûches. Mais il faut insister à cet endroit, insister très fort.<br />Le groupe de 14 personnes qui a rejoint le Labo auteurs/acteurs/metteurs en scène de Folle Pensée cet été renouvelle la façon dont nous concevons ce LAMA.</p>
<p>Le 20 janvier, à la Villa Carmélie de Saint-Brieuc, le labo new look présentera une première série de textes courts, des portraits de Bretons étrange®s. Nous parlerons des formes théâtrales que ces portraits nous inspirent. Il y aura du vin, il y aura du pain. Nous saluerons 2104.</p>